Anéantissement...

Certes, la Région Wallonne ne pouvait pas préserver tous les sites miniers, mais avec de la bonne volonté, elle aurait pu en préserver quelques uns en plus des trop rares ayant échappé à la pioche des démolisseurs. Il ne s'agissait pas non plus de sauver tous les édifices présents sur un seul et même site, mais bien d'en conserver les plus significatifs, en suivant ainsi l'exemple de la Campine. De ce fait, on pouvait envisager la création d'activités nouvelles sur ces sites, créant ainsi une relation entre le passé et le présent. Tel aurait pu être le cas du charbonnage de Bas longs Prés, dont les deux châssis à molettes étaient en bon état et dont plusieurs bâtiments présentaient une architecture intéressante. Par la même occasion, on aurait pu également conserver l'ensemble composé des trois bâtiments des machines qui abritaient les compresseurs, les pompes d'exhaure, ainsi que les deux machines d'extraction qui étaient restées absolument intactes.

Au terme de la campagne de démolitions, il ne restait que les deux châssis à molettes encore debout. Vint le jour fatidique où ils furent jetés bas. C'était le 15 juillet 1991...

 

 
   
 
     
   
Dernier soir pour deux géants...
 
   
 
   
Qui se reflètent une dernière fois dans les eaux de la Sambre.
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
Les bases des montants ont été coupées au chalumeau. Un bulldozer fait le reste en tractant un câble attaché au châssis à molettes.
 
   
 
   
Deux secondes plus tard, c'en est fini de cette structure d'acier de 35 mètres de haut...
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   

Épilogue...

Il y a ici en Wallonie, un acharnement à vouloir gommer les traces du passé industriel, comme s'il était une honte et une stigmate. C'est dans ces lieux que c'est construite toute une histoire sociale dont on tire encore aujourd'hui les bénéfices, même si certains s'emploient à les détruire pour leur substituer la précarité et la loi de la jungle. De cette histoire, on ne voit que les aspects négatifs, au détriment des nombreux apports qu'elle nous a laissé. Détruire des symboles, tel semble être le leit motiv négationiste de ceux qui veulent conjurer le sort de la désindustrialisation.

Aujourd'hui, comme à d'autres endroits d'ailleurs, l'emplacement du charbonnage de Bas Longs Prés n'est plus qu'un terrain vague voué aux immondices et aux arbres à papillons. Et il y a fort à parier qu'il en sera encore ainsi longtemps...

 
   
 
   
 
   
Les ferrailles du châssis à molettes, juste avant de céder leur place aux arbres à papillons et aux immondices.
 
     
       
     
       
     
    Une molette rescapée du carnage et qui se trouve aujourd'hui au Bois du Cazier.