Traction électrique

L'acheminement des charbons à traiter ne se faisait pas par traînage mécanique de wagonnets entre les puits d'extraction et le lavoir, mais bien par trains de wagons trémie à voie normale. Pour ce faire, une réseau privé de voies ferrées de 34 kilomètres fut créé. Il avait pour particularité d'être le premier réseau privé électrifié de France. La traction des trains était assurée par des locomotives électriques à bogies surnommées "Boîtes à sel" par les cheminots en raison de leur forme particulière.

Il subsiste beaucoup d'éléments de cet ancien réseau : des voies et des dizaines de wagons trémies, mais qui sont difficilement photographiables, du fait que la végétation a envahi les voies de garages. C'est sans compter sur les deux locomotives électriques qui sont conservées au lavoir à l'abri des intempéries. Elles ont été classées monument mais ont tout de même subi les assauts du vandalisme.

 
     
   
     
 
 
     
 
 
     
   
     
   
     
   
     
 

Inhumanité...

Rien dans cette usine ne semble à dimension humaine... On se sent tout petit au milieu du hall immense. Ceux qui travaillaient là ne devaient pas être à la fête tous les jours. La présence de grands braséros disséminés ça et là atteste bien du froid qui devait régner en hiver. En été, lorsque toutes les machines tournaient à plein rendement, la chaleur devait être suffocante. La poussière de charbon se nichait dans les moindres recoins, le bruit était assourdissant et le sol tremblait sans cesse sous les pieds. On dit que travailler au lavoir était ressenti comme une punition. C'était un emploi sans prestige, loin du mythe du mineur de fond. Pourtant, beaucoup de ces travailleurs, pour qui c'était le seul emploi qu'ils avaient occupé de toute leur vie, se sont battus bec et ongles pour que continue l'aventure séculaire du charbon. Mais ce fut peine perdue... Les houillères du bassin de Blanzy disparurent bel et bien à l'aube de l'an 2000. C'était à peine quelques années avant celles de Provence et de Lorraine...

Au rez de chaussée, sous les trémies, dans la pénombre entre les pilastres, on se sent comme oppressé et on ne tarde pas à vouloir, comme pour se rassurer, retrouver la lumière du jour. Finalement, on quitte le lavoir avec le sentiment dual d'avoir l'esprit saturé de ces images d'abandon et la sensation de n'en avoir pas fait assez.