Une nuit à la cokerie d'Anderlues

Il y a longtemps que j'envisageais cette exploration. Quelle ambiance peut bien dégager une usine abandonnée la nuit, sans lumière ou presque, sinon celle de la lune ? Que pouvoir tirer d'un appareil photo dans ce genre de conditions? Quelle différence ressentirai-je par rapport à la cokerie que j'avais connu en activité la nuit avec toutes ses lueurs ? J'ai trouvé réponse à ces questions en y allant avec les amis photographes qui sont toujours de la partie dès que l'on peut faire une exploration qui sort de l'ordinaire.

Y aller seul serait vraiment la dernière chose à faire. Il y a des trous énormes qui vous mettent en danger et ce genre de lieu est vraiment sinistre, bien plus que peut l'être un cimetière, quoiqu'on puisse penser... Cette ambiance ne vous perturbe pas lorsque vous restez en groupe : ensemble on est plus forts comme dit un slogan... Mais dès que vous vous éloignez et vous retrouvez seul, vous voilà repris par l'atmosphère terrifiante. Les longues poses nécessaires pour faire entrer le peu de lumière de la nuit dans votre boîtier vous semblent une éternité. Le moindre bruit d'une tôle qui grince à cause du vent vous inquiète. Vous vous retournez sans cesse, vous attendant à voir surgir quelqu'un de l'ombre...

Je me suis prêté à ce jeu pendant seulement quelques minutes, m'étant éloigné du groupe pour faire quelques prises de mon côté. J'étais plutôt content de retrouver les copains, même si ce soir là, il n'y avait personne d'autre que nous à la cokerie d'Anderlues. Au retour, devant mon écran, je n'ai pas vraiment retrouvé l'ambiance lugubre qui se dégageait des lieux. Tous mes tirages me donnaient des ombres chinoises, qui combinées à un ciel de bon aloi, dégageaient une certaine magie que l'on ne retrouve qu'en photographie nocturne.